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Le coût de l'inaction : Un appel à la mobilisation

Exposé préesnté par Charles S. Coffey, vice-président directeur, Service aux entreprises.

Le 23 octobre, 1997

Merci, Corrine. Au nom de la Banque Royale, je vous souhaite tous la bienvenue ici aujourd'hui.

Je sais que vos horaires sont très chargés et je vous remercie d'avoir pris le temps de participer à cette rencontre. J'espère que mon collègue, John McCallum, et nos amis du CAADA vous ont fourni matière à réflexion.

Je désire particulièrement remercier M. Phil Fontaine, chef national de l'Assemblée des Premières nations, et l'honorable Jane Stewart, ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, de s'être joints à nous.

Votre présence aujourd'hui marque le début de ce qui sera, je l'espère, une collaboration tripartite entre les peuples autochtones, les gouvernements et les entreprises canadiennes, en vue de se pencher sur le développement économique des Premières nations du Canada. Le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones a été publié il y a un an. Il représente un travail énorme et contient une foule de comptes rendus de recherche, d'analyses et de recommandations.

Le rapport a soulevé de nombreux débats au sein des peuples autochtones, et les médias nationaux lui ont accordé une certaine attention. Par contre, le monde des affaires, à part quelques exceptions notables, est généralement resté muet sur la question.

À la Banque Royale, nous estimons que les enjeux autochtones concernent tous les Canadiens, car le développement économique autochtone a des répercussions importantes sur l'économie nationale et sur les entreprises.

Pour cette raison, l'été dernier, nous avons cherché des moyens d'inciter le milieu des affaires à discuter des enjeux soulevés par la Commission royale.

En collaboration avec le CAADA - un des partenaires de longue date de la Banque Royale dans le domaine du développement économique autochtone - nous avons décidé d'organiser un forum où les gens d'affaires pourraient se familiariser avec les enjeux du développement économique des autochtones, et leurs répercussions sur les entreprises.

Aujourd'hui, nous récoltons les fruits de ce travail conjoint. J'aimerais remercier le CAADA, spécialement les membres de son comité de l'éducation, pour le travail qui a mené à l'événement d'aujourd'hui.

Le thème de la présente séance est « Le coût de l'inaction ». Ce thème suscite en soi de nombreuses questions. Pourquoi l'avons-nous choisi ?

Plus tôt, des conférenciers ont décrit les injustices historiques et contemporaines qui ont été infligées aux peuples autochtones. Ils nous ont rappelé les coûts humains et économiques de ces injustices pour les personnes et les collectivités.

Un conférencier a ensuite analysé les coûts de l'inaction, tels qu'analysés par la Banque Royale, sur le plan de la fiscalité.

Ces coûts sont considérables. Ils nous préoccupent profondément, à titre de citoyens qui se soucient de la société dans laquelle ils vivent, et aussi à titre d'entreprise responsable qui veille à promouvoir des politiques publiques judicieuses.

Mais l'intérêt que nous portons aux relations entre les peuples autochtones et les entreprises canadiennes va au-delà des responsabilités sociales et des politiques publiques. L'établissement de bonnes relations constitue également une bonne décision d'affaires.

Dans cet ordre d'idées, je désire aujourd'hui vous parler des coûts de renonciation de l'inaction - c'est-à-dire des gains auxquels on renonce quand on accepte de rater des occasions, de sacrifier des bénéfices, d'avoir un avenir moins reluisant qu'il n'aurait pu l'être autrement.

Autrement dit, j'aimerais vous parler de l'opportunité commerciale d'élargir et de consolider les relations d'affaires avec les Autochtones.

Lorsque les gens m'interrogent sur mon emploi à la Banque Royale, je réponds souvent par une phrase très courte : mon travail consiste à accroître l'avoir des actionnaires.

C'est une tâche que je prends très au sérieux et qui guide toutes mes décisions d'affaires. J'estime que les relations que mes collègues et moi entretenons avec les peuples autochtones font monter la valeur de l'avoir de nos actionnaires.

Je me rends bien compte que les gens d'affaires ne comprennent pas toujours les avantages commerciaux pouvant découler de l'établissement de relations avec les collectivités autochtones. Toutefois, en ce qui concerne la Banque, ces avantages sont clairs. Nous y voyons une occasion importante de nous tailler une place dans un marché en croissance.

En effet, le marché autochtone est un marché en expansion, grâce à l'accroissement rapide de la population autochtone. En outre, les règlements liés à des revendications territoriales procurent aux peuples autochtones un pouvoir économique et financier accru.

Le secteur des affaires autochtone - qui a connu un taux de croissance fulgurant au cours des dernières années et qui permet à la population autochtone de se diriger progressivement vers l'autosuffisance - crée de la richesse et des emplois.

Les besoins en matière de services financiers - et de services financiers de plus en plus complexes - ne sont qu'une des facettes des retombées de l'évolution démographique, politique et économique des collectivités autochtones. La Banque Royale se doit de combler ces besoins. Faire moins serait rendre un mauvais service non seulement à nos clients, mais aussi à nos actionnaires.

Bref, les collectivités autochtones constituent un marché substantiel et prometteur pour les entreprises. Mais il existe également d'autres raisons économiques de s'y intéresser.

Les peuples autochtones sont en voie de devenir une source importante de nouveaux travailleurs et de nouvelles compétences. De nombreuses entreprises profitent de la présence d'employés autochtones stables et fiables dans leurs rangs.

Les relations économiques avec les peuples autochtones - par l'entremise de l'embauche, de l'attribution de contrats, d'achats ou de coentreprises - contribuent au soutien communautaire nécessaire à la mise en valeur des ressources.

Les relations avec les peuples autochtones peuvent permettre aux entreprises d'acquérir de nouvelles connaissances et de nouvelles valeurs - particulièrement en matière de respect du territoire, de connaissances traditionnelles et de développement durable.

Enfin, l'établissement de relations mutuellement avantageuses avec les peuples autochtones correspond à notre objectif d'affaires sous-jacent : accroître la valeur de l'avoir de nos actionnaires.

Je suis convaincu que les relations avec les autochtones et leurs collectivités présentent un avantage potentiel qui s'inscrit dans notre objectif de création de valeur pour nos actionnaires.

Je crois que d'autres entreprises tireraient les mêmes conclusions si elles prenaient le temps de procéder à une évaluation semblable.

De nombreuses entreprises sont confrontées à un défi d'ordre pratique : établir des stratégies et des pratiques qui leur permettront de prospérer.

Formation, adaptation et changement sont à l'ordre du jour. Ces notions devraient être bien connues de toutes les entreprises canadiennes, car nous avons constaté au cours des années 1990 qu'elles constituent des préalables à la survie et à la croissance d'une entreprise.

À la Banque Royale, nous avons compris l'importance d'adopter une approche à long terme - un horizon qui dépasse souvent, de loin, le prochain rapport trimestriel.

Pour servir les clientèles autochtones, nous avons dû apprendre de nouveaux protocoles afin d'établir une meilleure compréhension mutuelle. Aujourd'hui encore, nous devons parfois prendre du recul et nous rappeler que nos relations commerciales avec les autochtones - nos services bancaires, nos prêts et autres services financiers - ne sont qu'une facette d'une relation holistique où l'éducation, la formation, l'emploi, les partenariats et les relations communautaires interagissent pour créer une situation mutuellement avantageuse à long terme.

Permettez-moi d'illustrer comment la Banque Royale a structuré ses efforts.

Premièrement, nous désirons aider la jeunesse autochtone au moment où elle se prépare à prendre la relève du leadership des collectivités.

  • Chaque année, notre programme de Bourses d'études pour les autochtones octroie 4 000 $ par année d'éducation postsecondaire à cinq étudiants autochtones. Nous avons innové en ce domaine et, depuis 1993, 24 étudiants ont reçu ces bourses ; 13 d'entre eux en sont récipiendaires en ce moment.
  • Nous avons un programme de lutte contre le décrochage scolaire qui encourage les jeunes à poursuivre leur éducation postsecondaire. une subvention de 100 000 $, échelonnée sur quatre ans, pour permettre à la Fondation nationale des réalisations autochtones (anciennement la Fondation canadienne des arts autochtones) de créer une fondation vouée à l'éducation.

Deuxièmement, nous sommes engagés à appuyer les collectivités autochtones pour leur permettre d'atteindre et de maintenir l'autosuffisance économique.

  • La Banque Royale a été la première banque a ouvrir une succursale à service complet dans une collectivité des Premières nations. Nous possédons aujourd'hui quatre de ces succursales et une succursale dans chacune des trois régions du Nunavut.
  • La Banque Royale a été un commanditaire fondateur du projet national des services aux autochtones du SACO, en collaboration avec plusieurs programmes de MBA. Dans ce cadre, des étudiants travaillent à un projet de développement économique particulier dans une collectivité des Premières nations. Ils contribuent ainsi à accroître les possibilités de développement économique au sein de la collectivité, tout en se sensibilisant eux-mêmes aux enjeux autochtones.
  • Étant donné que plus de la moitié des Canadiens autochtones vivent à l'extérieur des réserve, nous concentrons également nos efforts sur les centres urbains. Notre partenariat avec l'Association nationale des centres d'amitié s'est traduit par un appui à plus de 120 de ces centres partout au Canada.

La Banque Royale a adopté des règles et directives particulières pour aider les Premières nations et les entreprises autochtones à se financer.

Le Trust Royal est la seule institution financière majeure à avoir mis sur pied un programme national d'investissement et de services fiduciaires à l'intention des collectivités des Premières nations, notamment pour les aider à gérer les fonds provenant des règlements de revendications territoriales.

Troisièmement, nous appuyons des initiatives de formation destinées aux collectivités et aux entrepreneurs autochtones.

  • Nous dispensons des séances de formation sur la gestion financière et la gestion des risques à l'intention des peuples autochtones.
  • L'appui que nous accordons au CAADA sert à la mise sur pied de séminaires de formation sur l'entrepreneurship et soutient le programme d'accréditation des agents de développement économique autochtone.

Au Nouveau-Brunswick, grâce à une alliance avec l'Ulnooeeg Development Corporation et avec les gouvernements provincial et fédéral, nous avons lancé un programme de prêts destinés aux petites entreprises, qui s'adresse aux entrepreneurs des Premières nations âgés de moins de 29 ans.

Avons-nous atteint nos objectifs ? Pas encore. Avons-nous encore du chemin à parcourir ? Certainement. Sommes-nous sur la bonne voie ? Nous le croyons.

Que faudra-t-il pour amener les entreprises canadiennes à investir davantage en vue d'établir des relations d'affaires avec les peuples autochtones ?

Nous savons qu'au cours de la dernière décennie, les entreprises ont commencé à prendre conscience des enjeux autochtones. Plusieurs ont pris des engagements et instaurent des initiatives de relations autochtones.

Mais le nombre d'entreprises qui posent de tels gestes demeure très insuffisant. Or, l'inaction occasionne des coûts et des coûts de renonciation.

Nous avons appris qu'il est possible pour l'entreprise canadienne de créer de la richesse avec les peuples autochtones - et pour les peuples autochtones.

On en voit des preuves partout au Canada. Par exemple, ici en Ontario, la Première nation Giniigaming a réduit son taux de chômage, qui est passé de 90 % à 10 % en moins de cinq ans ; elle a mis sur pied d'ambitieuses initiatives sur les plans de l'économie et des ressources, afin de créer de la richesse et de la conserver au sein de sa collectivité.

Il en va de l'intérêt national de multiplier de tels résultats. Il en va aussi de l'intérêt des entreprises d'intensifier leurs efforts. Pour sa part, la Banque Royale maintiendra le cap et continuera à investir là où cela s'impose, afin de « faire une différence ».

Je mets n'importe quelle entreprise canadienne au défi de se regarder et de s'interroger. Levons-nous les barrières ? Résolvons-nous les problèmes ? Fournissons-nous les occasions qui permettront aux peuples autochtones de participer à part entière à notre société et à notre économie ?

Cette tâche ne devrait pas être écrasante. Il existe des méthodes pratiques pour y parvenir. Les meilleures pratiques sont de mieux en mieux comprises.

Les documents préparés en vue de la présente conférence décrivent bon nombre d'initiatives que vous pouvez mettre en ouvre dans vos organisations.

À mes collègues d'autres entreprises - aux personnes qui possèdent l'expérience et les connaissances - à celles qui ont commencé à constater les avantages commerciaux des relations constructives avec les peuples autochtones - j'adresse ce message urgent : faites vous entendre.

Parlez à vos collègues. Faites part de vos expériences. Convainquez les autres qu'ils ont un rôle à jouer et beaucoup à gagner en établissant des relations avec les Premières nations du Canada.

Le gouvernement fédéral a son propre rôle à jouer. Nous trouvons encourageants les efforts de la Ministre qui visent à renouveler les relations et à tracer une nouvelle voie avec les leaders autochtones. Il y a tant à faire à tous points de vue : justice, revendications territoriales, traités, conditions sociales, fiscalité et développement économique.

Nous vous exhortons à examiner attentivement l'analyse de la Commission royale et à prendre les mesures qui aboutiront aux résultats nécessaires.

Les peuples autochtones et leurs leaders ont des défis cruciaux à relever en ce moment. Le développement économique ne représente qu'un des domaines qu'ils cherchent à prendre en main, en vue de favoriser la réconciliation ainsi que le bien-être politique, social et économique.

Dans ce contexte, les partenariats entre les autochtones et les entreprises représentent un potentiel énorme. Je crois qu'ensemble, nous pourrons réaliser beaucoup plus.

Nous savons qu'il existe de nombreux partenariats partout au pays. Il serait peut-être malgré tout nécessaire de former un partenariat officiel entre les leaders de nos collectivités - un partenariat fondé sur nos buts communs - qui nous permettrait de travailler ensemble pour atteindre des résultats concrets et mesurables.

Avant de vous quitter, permettez-moi de résumer ainsi mon message. Si les peuples autochtones le désirent - et lorsqu'ils seront prêts - nous devons être disposés à travailler en partenariat avec eux, afin d'atteindre les buts que nous partageons et les résultats dont nous avons tous besoin.

Merci.

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07/31/2007 15:46:38